Mes affaires rangées, les éducateurs m’ont demandé si je me sentais bien. Je n’ai pas parlé de la peinture. J’ai répondu que le centre était différent de chez soi. C’est un peu court, mais je m’en sortais bien parce qu’ils ont hoché la tête. Le centre n’est pas un lieu calme. « On va se plaindre à l’agence, car appeler cet endroit Beauséjour relève de l’arnaque ! » avertit Grain de riz. Ici on ne sait plus qui est sourd, qui est muet, qui est dingue, ou les trois à la fois. Sans compter ceux qui font semblant.

 

Centre pour adolescents que leur famille ne peut assumer, Beauséjour est un étrange refuge, un repaire poétique où se nouent des amitiés bouleversantes. Jusqu’au jour où débarque parmi tous ces garçons un peu fragiles une créature en robe écarlate, chargée d’évaluer quels pensionnaires sont mûrs pour retourner chez eux… Multipliant situations cocasses ou déchirantes, l’auteur met en scène l’imaginaire insolite d’ados qui échappent avec un brio tragicomique aux grilles de lecture des psys.

 

« Un roman sur l’ouverture au monde et sur le langage, qu’il soit décryptable ou pas par les institutions, les professeurs et les médecins, pourvu qu’il dise la beauté et l’étendue des mondes intérieurs. »
     Hédia, blogue Un dernier livre avant la fin du monde